Les
représentants FO, FSU, UNSA au Conseil d’administration du Cned et
aux instances représentatives du Cned
Vanves,
le 21 juin 2013
Madame
la Directrice adjointe des Ressources humaines et présidente du
CHSCT du ministère de l’Education nationale, Monsieur le
Président du Conseil d’administration, monsieur le Directeur
Général,
Le 15 avril
dernier, lors du CHSCT du ministère qui s’est réuni sous votre
présidence, madame, les représentants unanimes des trois
organisations syndicales vous ont alerté sans ambages sur la
situation très préoccupante des personnels du Cned , « malmenés » .
Cette situation que vous ne pouvez ignorer s’est installée depuis
2009 et a tendance à s’aggraver depuis 2012. Nous nous appuyons
ici sur la synthèse des rapports annuels 2012 des médecins du
travail du Cned, qui vient d’être présentée au CHSCT de
l’établissement, ce 18 juin, et qui conclut : « le
collectifs des médecins est unanime sur le fait que les Risques
Psycho Sociaux sont le premier risque
professionnel de l’établissment » .
Monsieur le Directeur
général, vous avez lu ce rapport puisque vous présidez le CHSCT du
Cned ; Vous avez sans doute noté l’avis du médecin
coordonnateur : « le défi à relever sur la prévention
des RPS est un enjeu de taille et il ne pourra se réaliser que dans
le cadre d’une collaboration des différents acteurs. La
direction a un rôle clé et central à jouer. »
Les instances locales et nationales du Cned , CHSCT et CTE n’ont
cessé de vous avertir avec précision, en 2012 et 2013 sans trouver
de votre part d’implication durable sur ce point.
A cet égard, dans un
autre rapport de février 2010 remis au premier ministre, intitulé
« bien-être et efficacité au travail » M Henri
Lachmann, président de Schneider, faisait dix propositions pour
« améliorer la santé psychologique au travail » ;
nous retenons la première et la dernière :
- « l’implication de la direction générale et de son conseil d’administration est indispensable : l’évaluation de la performance doit intégrer le facteur humain, et donc la santé des salariés »
- « ne pas laisser le salarié seul face à ses problèmes »
Pour les représentants
du personnel, l’apparition du mal être au
travail et des RPS est clairement liée à
la succession de réorganisations menées sans cohérence et à
l’augmentation de la charge de travail dûe
aux suppressions de postes sur tous les sites,
y compris ceux des professeurs nommés, en
premier lieu dans
les ex-instituts. La solution à ces
problèmes est donc d’une part, la mise en place d’une
organisation stable et respectueuse des personnels et d’autre part,
l’attribution de moyens humains en cohérence avec les ambitions du
CNED.
BRAVO ! Cela explique bien que nous sommes tous concernés par les difficultés du Cned. Et ce n'est pas plus la responsabilité des personnels que celle de la DG. Il est donc inutile de nous compresser nous maltraiter nous rendre responsables de tous les mots nous changer de poste nous demander toujours plus ! Au contraire ! Evidemment nous souhaitons tous "passer au 100 %" numérique mais cela ne pourra pas se faire si les seules méthodes trouvées consistent en stresser les personnes ou leur demander l'impossible. Vouloir n'est pas pouvoir ! Et tenir des propos de vestiaire n'est pas d'actualité : nous ne sommes pas en guerre ni en combat contre quiconque. Nous sommes en attente de projets concrets réalisables ensemble dans un contexte difficile mais surmontable.
RépondreSupprimerPrécisons que la logique vaut mieux que l’idéologie (politique, syndicale, geek) :
RépondreSupprimer- Les élèves connaissant les plus grandes difficultés scolaires sont ceux les moins équipés en matériel audio ou informatique. Pourquoi alors vouloir les aider à distance jusqu’à leur domicile avec les nouvelles technologies (tutorat avec D’COL, suivi des gens du voyage, …) ?
- Seulement 20% des inscrits du Cned étaient demandeurs d’un suivi par tutorat (= fournir une réponse immédiate à des questions d’élèves ou de parents) lors d’une première expérimentation en 2010. Pourquoi vouloir à terme mobiliser à temps partiel 75% des enseignants concernés pour le tutorat (cf. déclarations du DG) ? Qui fera à leur place le travail délaissé et pourtant noble de correction (= analyse rationnelle des erreurs, remédiation et explications) et dans quelles conditions ? Un logiciel d’Intelligence Artificielle ? Et donc l’enseignant au Cned sera réduit à un simple opérateur de renseignements ?
- Des économies d’échelle sont nécessaires : pourquoi vouloir maintenir autant de personnel sur site alors que certains pourraient travailler à domicile (éventuellement avec leur propre matériel connecté aux plateformes) ? Pourquoi renoncer à des plus-values de revente en maintenant des sites en centre-ville dans les quatiers bo-bo au lieu de les installer sur des campus en périphérie ?
Décréter n’est pas agir sur la réalité. En attendant, c’est le personnel qui subit ou subira les conséquences malheureuses des distorsions engendrées.
Lu dans un article intitulé « Les fonctions tutorales : pour un déséquilibre dynamique » dans la revue (n°2) Distances et Médiations des Savoirs éditée par le Cned.
RépondreSupprimer« (ndr : au sujet de la fonction pédagogique) En consultant l’archive des échanges, on observe qu’il s’agit des tuteurs qui restent dans « la magistralité » appliquée ou adaptée au numérique, contrairement à d’autres qui se concentrent sur des pratiques d’activation pédagogique. Ces derniers mettent en œuvre plutôt des démarches pédagogiques de type socratique par un jeu de questions-réponses qui obligent les apprenants à préciser leurs pensées
[…]
(ndr : au sujet de la fonction métacognitive) Si les apports de cette fonction tels que préconisés par la littérature sont aussi importants pour l’apprentissage, le développement d’habiletés et la capacité de transfert des connaissances et des compétences, comment expliquer sa marginalité voire son absence dans les dispositifs étudiés ? »
Autrement dit, le tutorat synchrone ou tout ce qu’il faut faire pour s’assurer un échec cuisant aux concours de l’enseignement ou à la titularisation dans la fonction enseignante pour qui est tant soit peu initié à la pédagogie telle qu’elle est enseignée aux recrues depuis une vingtaine d’années (minimisation du temps magistral, multiplication des ressources pédagogiques et recherche documentaire, faire apprendre par la pratique et le geste, faire réfléchir à ses propres procédures (parfaitement possible en asynchrone oral ou écrit) …).
Voilà donc à quoi on aboutit quand un ministre et un administrateur public outrepassent leurs prérogatives pour imposer dispositifs et méthodes pédagogiques au détriment de la liberté de l’enseignant pourtant inscrite dans l’article L912-1-1 du code de l’Éducation.
Il ne manquerait plus que le Cned propose des vidéos montrant un enseignant déblatant une leçon comme dans les vidéos de pédagogie cheap qu’on peut trouver sur You Tube (pas forcément françaises, d’ailleurs) et on réinventera le CNEPCRT des années 50.
Pourquoi n’y a-t-il pas plus d’IEN, d’IPR, de formateurs IUFM, de chercheurs en didactique ou en pédagogie dans les différentes équipes de direction au Cned ? Très étrange pour une « boîte » qui est censée vendre de la connaissance conditionnée dans un emballage pédago-didactique. L’ordre des choses ne devrait-il pas être : 1) recherche et innovation PEDAGOGIQUES (par des pédagos) en parallèle à une PROSPECTIVE client (par des marketeurs), 2) application INFORMATIQUE (par des informaticiens et des designers multimédia), 3) recherche de RESSOURCES BUDGETAIRES ET HUMAINES pour l’exploitation (par des administratifs) ?
Je crois bien qu’on fait exactement l’inverse au CNED avec certains personnels qui sortent des prérogatives de leur métier et des pédagos de haut vol absents (ou vacataires et subsidiaires peut-être).