Déclaration
des représentants FSU
au
CHSCT du ministère de l’Education nationale, le 15 avril 2013
Les
représentants FSU au CHSCT souhaitent vous alerter sur les effets
de la désorganisation qui se poursuit au CNED depuis 2010.
Le
plan de «modernisation» initié en 2009 devait impulser une
stratégie de reconquête ambitieuse tout en permettant des
économies. Les instituts ont été supprimés pour être remplacés
par des sites de production dépendant de directions métiers
centralisées au Futuroscope: cette disparition s’est accompagnée
de la suppression locale des postes de directeurs, directeurs
adjoints et secrétaires généraux.
Ce
plan a été un échec. Depuis 2009, des organisations tâtonnantes
et imprécises se succèdent pour voir, à la rentrée 2012, la
nomination de directeurs de site. Le retour à une organisation avec
un directeur, rendue nécessaire par la désorganisation que connaît
l'établissement est l'aveu de l’échec de la première
«modernisation».
Depuis
2012, deux organisations coexistent : des directions de site avec
très peu de pouvoirs et des directions métiers qui ont un
fonctionnement cloisonné au Futuroscope et sur les sites. Elles ne
parviennent pas à fonctionner de manière efficace.
De
plus, les « sites » se sont vidés avec la RGPP, et par
exemple les effectifs des enseignants responsables de formations ont
été divisés par deux en trois ans. Les effectifs de la direction
générale, en revanche, continuent à croître de façon
pléthorique, avec la nomination de «stratèges» et «managers»
coupés du terrain: ils représentent à eux seuls les effectifs de
deux gros sites de production.
Conséquence
de ces choix, les missions des agents sont de plus en plus difficiles
à remplir sur le terrain. Un questionnement fait l’unanimité chez
les personnels : qui fait quoi au CNED? Aussi les personnels, mal
menés, quittent-ils l’établissement dès qu'ils le peuvent. Ce
turnover
rapide entraîne une hémorragie des compétences et nuit à la
qualité des formations. Le mal-être est général parmi les
personnels jusqu’aux «managers» et, ces dernières années, les
médecins du travail en ont alerté la direction lors de plusieurs
CHSCT et dans leurs rapports.
Enfin,
ainsi que l’a bien analysé la Cour des Comptes dans son rapport de
février 2013, les
moyens technologiques nécessaires
au fonctionnement et au renouvellement des formations
ne sont pas fournis aux personnels. Ces
mêmes personnels manquent de formation et d’accompagnement dans le
changement. Qui plus est, l’externalisation
de nombreuses missions s’avère souvent très coûteuse et fait que
le Cned est dépossédé de la pleine maîtrise de ses formations.
C'est
pourquoi, faute d'avoir été entendus jusqu'à présent par leur
hiérarchie, les personnels du CNED demandent qu'il soit rappelé
à la direction du CNED ses responsabilités en matière de santé
et sécurité de ses personnels – lesquels relèvent également de
la responsabilité du ministère- . Les RPS générés actuellement
par la situation risquent de s'aggraver si rien n'est fait. Il faut
une adéquation entre les moyens technologiques, pédagogiques et
humains d’une part, et les missions d’enseignement et de
formation à distance, d’autre part. Pour
la FSU, il est urgent que le MEN prenne la mesure de cette
situation.
A
Paris, le 15 Avril 2013